Témoignages des autres sur Watchman Nee

 

Cette section contient les témoignages de six contemporains de Watchman Nee qui l’ont connu personnellement. Ce qu’ils ont écrit à son sujet a été tiré de leur propre connaissance et de leur expérience directe au cours de longues années.

Samuel I. L. Chang

SON BEAU-FRÈRE

Sa relation avec Watchman Nee

La grand-mère de Watchman Nee et la mienne étaient des camarades de classe. Leur amitié fut à l’origine des relations qui unirent nos deux familles. Nos pères étaient également des camarades de classe, comme l’étaient nos sœurs, et le moment venu, lui et moi avons aussi fréquenté la même école. Notre relation, cependant, n’était pas simplement comme celle qu’entretiennent deux amis dans le monde, mais elle devint cette sorte de relation qui existe entre deux frères chrétiens. Cette relation qui nous liait tous les deux dura pendant des années. Ce fut à travers ma communion avec Watchman Nee en 1927 que je reçus la certitude claire de mon propre salut. En 1934, il épousa ma sœur, mais même s’il devint mon beau-frère, notre relation se poursuivit non pas sur la base de liens familiaux, mais sur la base de notre lien en Christ.

L’assurance du salut à travers Watchman Nee

Ma relation spirituelle avec Watchman Nee commença quand je reçus l’assurance du salut. Il me dispensa Christ dans l’Esprit, m’amenant dans une jouissance authentique et vivante de l’assurance du salut. Il me demanda simplement : « Es-tu sauvé ? » Je répondis : « Je ne sais pas. » Il continua : « Pourquoi n’es-tu pas sauvé ? » Je répondis une fois de plus : « Je ne sais pas. » Ensuite, il demanda : « Crois-tu Jean 3.16 ? » Puis il se mit à disséquer ce verset, proposition par proposition : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. » Il demanda : « Crois-tu ceci ? » Je répondis : « Oui, je le crois. » Il demanda ensuite : « Crois-tu que toute personne qui croit en Lui ne périra pas, mais aura la vie éternelle ? » Je dis : « Oui je le crois aussi. » Il me demanda : « Es-tu sauvé ? » Je dis : « Je ne sais pas. » Alors il me dit d’un ton assez fort : « Mais Dieu a dit cela. Si tu ne crois pas ce qu’Il dit, tu fais de Lui un menteur ! » Ces versets enlevèrent le voile de mon cœur et ravivèrent mon esprit. Aussitôt, je ressentis l’onction au-dedans de moi et je crus fermement que j’étais sauvé.

Servi par Watchman Nee

À maintes occasions, quand j’avais des problèmes personnels, j’allais voir Watchman Nee pour lui demander de l’aide. À aucun moment je ne fus réprimandé. Il me demandait simplement : « Qu’as-tu appris du Seigneur ? » Il m’aidait à prendre conscience que toutes choses arrivaient sous la main de Dieu et coopéraient pour mon bien, afin de me rendre conforme à l’image de Son Fils (Rm 8.28-29).

Un jour, ma femme fut hospitalisée pour être opérée. Après l’opération, l’ennemi l’attaqua par des accusations et la poussa à penser qu’elle était sur le point de mourir. Cette nouvelle fut rapportée à Watchman Nee, qui lui rendit visite en compagnie de ma sœur. Il comprit qu’elle se trouvait sous le coup de l’accusation de l’ennemi et lui cita Apocalypse 12.11 : « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé la vie de leur âme, même jusqu’à la mort. » Ensuite, il me téléphona et me confessa que c’était sa défaillance à m’aider à demeurer dans la communion du Seigneur qui avait ouvert à l’ennemi le chemin pour s’attaquer à ma femme. Pour ce délit, il me demanda de lui pardonner. Il se rendit pleinement compte que le combat ne concernait pas seulement ma femme, mais aussi son mari et toute l’église. C’est pourquoi il me demanda de lui pardonner. Il se rendit compte qu’il avait fait preuve de négligence en n’étant pas un avec moi. Je lui fis toutefois comprendre que ce n’était pas sa faute. Tout était dû à ma faible consécration et à mon amour du monde. C’est cela qui avait donné à l’ennemi la liberté d’agir. Je me repentis aussitôt devant le Seigneur, après quoi l’ennemi quitta ma femme et le Seigneur lui donna la paix. Le lendemain matin, quand la mère de Watchman Nee vint prier avec elle, elle fut capable de chanter des louanges au Seigneur et de jouir de la douce onction du Seigneur. Cet incident montre que Watchman Nee connaissait les voies du Seigneur. Grâce à son discernement spirituel, ma famille fut aidée et ramenée à une union complète avec Christ au quotidien.

Mon impression de Watchman Nee

Watchman Nee était une personne totalement imprégnée du Seigneur, un homme qui vivait dans la présence du Seigneur. Sa disposition, son caractère et son comportement avaient été transformés au travers des années passées sous la main édifiante de Mademoiselle Margaret E. Barber. Il pouvait écouter, sans les interrompre, les paroles ou les suggestions des autres. C’était un homme dont l’être intérieur avait été touché par le Seigneur, et qui avait acquis une très riche expérience des traitements sous la main du Seigneur. Si cela n’avait pas été le cas, un tel génie aurait pu trouver extrêmement difficile de maintenir une relation avec un jeune frère stupide et insensé comme moi. Plus tard, quand l’œuvre nous rapprocha plus étroitement, je remarquai qu’il pouvait écouter n’importe qui sans jamais donner une impression de supériorité. Il était transformé à un degré tel qu’il pouvait être édifié avec tout le monde, peu importait leur condition, sans être frustré par leurs lacunes ou leur puérilité.

En observant la façon dont travaillait Watchman Nee, je ne l’ai jamais vu essayer d’imposer son autorité. Au contraire, il aimait donner l’exemple lui-même. Il se levait tôt le matin et travaillait durant de longues heures. Jamais il ne prenait les choses à la légère ni n’agissait de manière frivole. Il n’était pas non plus paresseux. Il ne prétendait jamais qu’il était le patron, ni ne demandait aux autres de faire ce que lui-même ne ferait pas. Il travaillait de ses propres mains, enseignant aux autres à œuvrer ensemble avec tendresse, amour, patience et coopération.

Aujourd’hui, la majorité de la chrétienté le critique pour son ministère concernant l’église. Pourtant, je peux témoigner que cet aspect de son ministère n’était ni une doctrine, ni une théorie, ni un projet irréalisable. Il enseigna non seulement ce que Dieu lui avait révélé au sujet de l’église, mais il mit aussi la révélation en pratique. Même si la pratique de l’église telle que révélée par Dieu à Watchman Nee n’était pas vue sur une grande échelle à son époque, elle a été pleinement justifiée aujourd’hui. Elle est réalisable. Des milliers de croyants aujourd’hui peuvent témoigner qu’ils vivent dans la pleine réalité de la vie d’église.

Weigh Kwang-hsi

UN CAMARADE DE CLASSE

Pendant plusieurs années, Watchman Nee et moi avons été des camarades de classe au Trinity College, une école fondée par l’Église d’Angleterre dans la ville de Foochow. Nous étions de bons amis, étudiant et jouant souvent ensemble. Durant nos années du premier et second cycles du secondaire, nous étions tous les deux des chrétiens de nom. Nous avions une certaine connaissance de la Bible et observions les formes chrétiennes visibles du baptême, de la sainte communion, de la fréquentation de l’église, de l’étude biblique et de la prière. Mais nous n’avions jamais accepté dans notre cœur le Christ qui fut crucifié pour nos péchés et qui ressuscita le troisième jour, et nous ne Le connaissions pas en tant que notre Sauveur personnel. Nous aimions tous les deux le monde et poursuivions les vanités du monde.

Watchman Nee poursuivait ses études scolaires dans le domaine de la littérature chinoise. Il écrivait souvent des articles de presse pour des journaux. Il dépensait l’argent qu’il gagnait dans des billets de loterie. Il aimait aussi le cinéma. Moi, je préférais le sport et recherchais la célébrité et la louange des hommes.

Durant notre première année d’université, sa vie changea brusquement. Il devint un chrétien fervent et cessa de s’adonner aux plaisirs du monde. Souvent, il témoignait à ses camarades étudiants, les exhortant à croire au Seigneur Jésus. Beaucoup d’entre eux crurent vraiment au Seigneur et commencèrent volontiers à prier dans la chapelle de l’université, même pendant les jours de la semaine. Il étudiait fréquemment la Bible en classe. Toutefois, cela ne semblait pas affecter son travail scolaire et ses notes. Il arrivait souvent à avoir les meilleures notes à l’examen dans toutes les matières. Les vies de plusieurs étudiants furent changées quand ils acceptèrent le Seigneur. Le responsable du dortoir reconnut que certains étudiants malicieux, qui avaient précédemment enfreint les règlements scolaires, avaient accepté le Seigneur et expérimenté un grand changement dans leurs vies. En conséquence, il constata une diminution de cas de violation des règlements scolaires par les étudiants.

Sauvé à travers Watchman Nee

Watchman Nee m’invitait à assister à certaines réunions d’évangile, mais je refusais. Je désirais de tout mon cœur devenir un sportif célèbre. Un jour, cependant, il vint dans ma chambre et se mit à me prêcher l’évangile à moi seul, m’encourageant à accepter le Seigneur Jésus comme mon Sauveur. Malgré mes tentatives pour débattre avec lui au sujet de certains problèmes religieux, il ne voulut pas discuter. Plutôt, il me posa plusieurs questions : « As-tu péché ? Sais-tu si tes péchés te sont pardonnés ? Sais-tu si tu es sauvé ? » À ce moment-là, je ne compris pas pourquoi, mais dans mon cœur j’étais triste. Plus tard, je me rendis compte que c’était l’œuvre de conviction du Saint-Esprit. Il me prêcha la Bible, m’expliquant que Dieu m’aimait et avait donné Son Fils unique pour moi, et que si j’acceptais de croire réellement en Lui, je ne périrais pas, mais j’aurais la vie éternelle. Quand il me demanda si je voulais accepter de croire en Christ, je dis oui. Nous nous mîmes à genoux et priâmes. Il pria le premier. Ensuite je priai, en demandant au Seigneur de pardonner mes péchés et en Le remerciant de Son amour et de Son salut. Quand je me levai, mon cœur fut rempli de joie et de paix. Je fis l’expérience d’un grand changement dans ma vie et produisis le fruit de la repentance. Mon nom avait été parmi ceux qui figuraient sur sa liste de prières, et le Seigneur avait répondu à sa prière. Loué soit le Seigneur !

Recouvré par Watchman Nee

En 1924, je fus transféré à l’université de Nankin et je tombai sous l’influence du modernisme. Ma foi fut ébranlée. À ce moment-là, Watchman Nee vivait chez un frère à Nankin et se remettait de sa maladie. Je lui rendis souvent visite pour avoir de la communion et il m’aida à sortir de l’influence du modernisme. Quand sa santé se fut améliorée, je pris des dispositions pour qu’il vienne prêcher l’évangile à l’université de Nankin. Grâce à sa prédication, deux de mes camarades de classe furent sauvés.

Édifié par Watchman Nee

En 1928, quand j’étais sur le point de quitter l’université, j’envisageai de servir le Seigneur à plein temps. Je ne voulais pas être un prédicateur salarié, mais je ne savais pas comment vivre par la foi, aussi j’allai voir Watchman Nee pour un moment de communion. À cette époque, il était entièrement seul et il cherchait ardemment des collaborateurs qui partageraient la même pensée que lui. Lorsque je soulevai cette question, il ne m’encouragea pas à la légère à servir le Seigneur. Il ne se laissa influencer ni par son besoin de collaborateurs, ni par les relations personnelles qui existaient entre nous. Il me dit seulement de ne pas attendre que les eaux du fleuve Jourdain s’ouvrent, mais de me jeter à l’eau par la foi, et qu’ensuite le chemin s’ouvrirait devant moi. Il savait que je n’avais pas cette sorte de foi. J’attendais que les circonstances extérieures changent avant de commencer à servir le Seigneur. (Il y a cinquante ans en Chine, il était difficile de trouver quelqu’un qui servait le Seigneur par la foi, comme Watchman Nee.) Je mis donc de côté l’idée de servir le Seigneur à plein temps et acceptai un poste d’enseignant à l’université pendant huit ans.

Au printemps de 1934, Watchman Nee tint sa troisième conférence des vainqueurs à Shanghai. Le matin, il parla de la centralité et de l’universalité de Christ. L’après-midi, il parla des vainqueurs de Dieu. Au travers des messages de cette conférence, le Seigneur me donna une révélation qui apporta un grand tournant dans ma vie spirituelle. Alors, je me levai lors la conférence et pour la première fois, je consacrai toute ma vie au Seigneur. En ce temps-là, j’enseignais encore à l’université.

En 1935 à Tchefou, le frère Nee fit de nouveau l’expérience du déversement du Saint-Esprit. Après cela, il tint une conférence à Chuanchow, dans le Fujian, à laquelle il m’invita. À cette occasion, beaucoup de personnes furent aidées et firent l’expérience du déversement du Saint-Esprit, ce qui se traduisit par la puissance et la hardiesse de témoigner pour le Seigneur. Il prêcha aussi sur le secret de la vie victorieuse, qui consiste à laisser Christ vivre à notre place, selon le témoignage de Paul dans Galates 2.20. Cette conférence provoqua un grand réveil.

Confirmé et désigné par Watchman Nee

En octobre 1936, Watchman Nee tint une conférence de collaborateurs à Kulangsu, dans le Fujian. Il m’envoya une invitation à y participer. Déjà j’étais au clair au sujet de l’appel du Seigneur et j’étais prêt à démissionner de mon travail d’enseignant pour vivre par la foi et servir le Seigneur. Alors que je cherchais la direction du Seigneur sur le sujet, je reçus l’invitation de la part du frère Nee. Je compris aussitôt que c’était la volonté du Seigneur que j’assiste à la conférence. Je remercie le Seigneur, car à cette conférence j’eus la rare occasion d’écouter le témoignage de Watchman Nee, que je publiai plus tard en trois articles. À la fin de la conférence, le frère Nee et les autres collaborateurs me désignèrent pour commencer l’œuvre à Canton et plus tard à Hong Kong. En 1937, Watchman Nee commença l’œuvre du Seigneur dans la partie sud-ouest de la Chine, dans la ville de Kunming, province du Yunnan. Après y avoir établi une église, il m’invita à aller œuvrer dans cette localité. Je reçus le fardeau et y déménageai avec ma famille. Je m’y consacrai à l’œuvre là-bas pendant trois ans, jusqu’à mon retour à Hong Kong en 1940.

Après la deuxième guerre mondiale, chaque fois que Watchman Nee visitait Canton ou Hong Kong, je saisissais l’occasion de communier avec lui. Je prévoyais généralement de lui poser un certain nombre de questions, mais après la communion avec lui, celles-ci devenaient inutiles. Dans notre communion, je recevais toujours un approvisionnement abondant de vie.

Formé par Watchman Nee

En 1948, j’eus de nouveau l’occasion d’assister à une conférence tenue dans l’église à Shanghai. Le frère Nee aborda la question de nous abandonner au Seigneur, nous-mêmes ainsi que tous nos biens. Ses paroles étaient pleines d’impact et de la puissance du Saint-Esprit, et les réunions étaient remplies de la présence du Seigneur. De nombreuses personnes furent vivifiées et se donnèrent ainsi que leurs biens pour être édifiées ensemble dans le service du Seigneur. Au cours de la dernière réunion de la conférence, étant donné que je partais pour Foochow, le frère Nee, en présence de tous les frères et sœurs assemblés, m’adressa personnellement les paroles d’adieu ci-après :

Il n’y a qu’un seul Christ, mais à cause des points de vue et des opinions différents parmi les ouvriers, il semble que Christ ait été divisé en de nombreux Christs. Si un ouvrier ne peut pas exprimer aux autres le Christ unique que Dieu désire présenter, son œuvre est un échec. Aujourd’hui, beaucoup ont eu un contact très intime avec le Seigneur, tandis que d’autres ne font que se presser contre Lui (Mc 5.24). Certains ont peut-être en effet touché son dos, tenu sa main ou déchiré ses habits. Cependant, ils n’ont avec Lui aucune sorte de relation dans la vie. Parmi la grande foule qui se pressait autour de Jésus, la femme victime de la perte de sang n’était pas la seule personne malade, mais elle seule fut guérie dans la vie (Mt 9.20-22).

Certains aujourd’hui connaissent le Christ de Bethsaïda (Mc 8.22-26), ou le Christ de Gadara (Mc 5.1-20) ou le Christ d’Emmaüs (Lc 24.13-35). Dans leur expérience, ils ont réellement vu les miracles et les merveilles. Ils sont peut-être même capables de faire des miracles eux-mêmes. Cependant, sans une véritable révélation intérieure, toutes ces œuvres ne serviront à rien. Certains sont peut-être capables de parler aux autres du Christ d’Emmaüs avec une puissance émouvante. Ils peuvent être capables d’expliquer les Écritures et de rendre les autres très fervents dans leur cœur, mais cela pourrait se révéler absolument inutile. L’œuvre véritable consiste à transmettre aux autres un Christ révélé. J’adresse ces paroles non seulement au frère Weigh, mais à tous les collaborateurs ainsi qu’à tous les frères et sœurs. Si vous et moi ne pouvons pas transmettre aux autres un Christ révélé, notre œuvre est un échec.

Nous voyons ici qu’un ouvrier du Seigneur peut prendre deux positions fondamentalement différentes : l’une met l’accent sur l’œuvre, l’explication des Écritures, les miracles, les œuvres de puissance et les réponses aux prières, etc., tandis que l’autre présente devant les hommes un Christ révélé.

La même année, en 1948, de début juin à fin septembre, Watchman Nee tint une session de formation à la montagne de Kuling, dans le Fujian, destinée à former les collaborateurs venant de toute la Chine. Je pris part à cette formation. Tous les jours, nous passions environ sept heures à écouter le frère Nee et à recevoir son ministère. Cette session m’aida beaucoup à améliorer ma compréhension spirituelle et aussi à comprendre les principes de l’œuvre du Seigneur…

Mon dernier contact avec Watchman Nee

Au tout début de l’année 1950, Watchman Nee vint à Hong Kong, où il fut bientôt rejoint par Witness Lee. Dans le passé, il était rare que ces deux frères visitent la même église en même temps. Leur ministère donna lieu à un grand réveil dans l’église à Hong Kong. Auparavant, les réunions totalisaient environ trois cents participants. À la suite de ce réveil, le nombre passa à deux ou trois mille. Il y eut une bénédiction spéciale sur l’église à Hong Kong.

Chang Wu-chen

SON APPRENTI

Sauvé à travers Watchman Nee

Je fis la rencontre de Watchman Nee à Tchefou, dans la province du Shantung, en été 1935. J’avais alors vingt et un ans. J’ai été élevé dans une famille chrétienne et j’ai fait mes études dans une école chrétienne. Bien que le père de ma mère ait été pasteur de l’Église méthodiste libre, la chrétienté m’a laissé une très mauvaise impression et je suis devenu athée. Cependant Dieu s’est montré très miséricordieux envers moi et m’a donné l’occasion de rencontrer Watchman Nee et Witness Lee. C’est à travers eux que j’ai été sauvé.

Ma tante, qui se préoccupait de mon salut, trouva l’occasion de me présenter à Watchman Nee dans la salle de séjour de Witness Lee. Il se mit à me prêcher l’évangile et nous eûmes une discussion au sujet de l’existence de Dieu. Il me présenta plusieurs raisons tendant à prouver l’existence de Dieu, mais je lui résistai en disant que puisque je ne pouvais pas voir Dieu, je ne pouvais pas croire en Lui. Alors il me demanda : « Pouvez-vous voir toutes les choses avec vos yeux ? Nierez-vous l’existence d’une chose parce que vous ne la voyez pas ? Par exemple, il y a des ondes électriques dans l’air dans cette salle. Pouvez-vous nier leur existence ? Dieu n’est pas physique : Dieu est Esprit. Vous ne pouvez pas entrer en contact avec Dieu avec vos yeux, vous devez utiliser votre esprit. Si vous cherchez Dieu avec votre esprit, vous Le trouverez. » Alors j’ai demandé : « Comment puis-je m’approcher de Dieu avec mon esprit ? » Sa réponse fut : « Parlez simplement à Dieu du plus profond de votre être, selon votre besoin et votre sentiment intérieur. »

De retour à la maison, je me mis à prier d’après son instruction. Dieu merci, Il répondit à ma prière et me changea depuis l’intérieur. Le dimanche suivant, je pris part à la réunion. Ce fut Witness Lee qui prêcha l’évangile. Ses paroles étaient si puissantes que le Seigneur fut capable de me conquérir, de me délivrer et de me sauver clairement.

Aidé par ses publications

Après avoir été sauvé, je me consacrai secrètement au Seigneur. Il m’était tellement cher et précieux que j’étais prêt à abandonner le monde et à Le servir durant le reste de ma vie. Ensuite, pendant douze ans je ne vis plus Watchman Nee, mais je continuai à recevoir beaucoup d’aide à travers ses publications.

Formé par Watchman Nee

J’étais un apprenti au moment de la première session de formation tenue par Watchman Nee à la montagne de Kuling, à Foochow, en 1948. Je pris part à cette formation pendant près de quatre mois et elle fut pour moi un bienfait inestimable. Un jour, à la suite de mon témoignage, il fit le commentaire suivant :

Frère Chang, vous avez dit que vous vous sentiez à plat et souvent spirituellement desséché. J’espère qu’à compter de ce jour vous ignorerez toutes ces impressions. Que vous vous sentiez à plat ou pas, vous devez ignorer tout cela. Mettez-vous dans les mains du Seigneur et croyez qu’Il est capable de prendre soin de vous, et spontanément Il vous apportera ce dont vous avez besoin. Il y a de nombreux problèmes que nous sommes incapables de résoudre nous-mêmes. Cependant, quand nous contemplons le Seigneur et nous approchons de Lui, le problème disparaît.

Voici une parabole concernant un mille-pattes. Un jour, un mille-pattes était sur le point de marcher, il examina ses pattes pour voir laquelle devait avancer la première. Était-ce la patte de gauche qui devrait avancer la première ou la patte de droite ? Et que dire de la huitième patte ou de la dixième ? Le mille-pattes fut bloqué là, ne sachant pas quelle décision prendre. L’exercice de l’intellect devint un problème pratique. Finalement, le soleil se leva. Aussitôt, le mille-pattes s’empressa d’aller voir le lever du soleil sans réfléchir à quelle patte devait avancer en premier. Il oublia la question de comment marcher et se mit à marcher, tout simplement. Quand le problème que pose l’intelligence disparaît, l’obstacle pratique disparaît également.

Plus vous essayez de régler les problèmes de desséchement, de dépression et de morosité intérieures, moins vous serez capables de les vaincre. Ces choses deviennent un problème parce que vous en faites un problème. Si vous les oubliez et les laissez partir, elles disparaîtront.

Quelquefois un problème est vaincu par la lutte, et à d’autres moments, il suffit de l’oublier. Beaucoup de choses peuvent être surmontées par l’exercice de votre force. Mais à d’autres moments, le problème est résolu quand on l’oublie tout simplement. Glorifiez-vous dans votre faiblesse et abandonnez votre lutte et vos méthodes. Alors Sa puissance se répandra sur vous.

Voici le secret : demandez à Dieu de vous donner un aperçu de Ses richesses et de Sa gloire lorsque vous lisez la Bible, priez, assistez à une réunion ou communiez avec les frères. Spontanément, vous oublierez les autres choses. Le remplissage intérieur vient lorsque vous oubliez, et l’oubli arrive lorsque vous touchez le Seigneur. Une fois que vous Le toucherez, vous ne vous regarderez plus.

Après son commentaire sur mon témoignage, je lui posai la question suivante : « J’ai souffert de la tuberculose pendant un an, au point même de sécréter des mucosités sanguinolentes. Un jour, la Parole de Dieu est venue à moi, j’ai reçu la foi et la maladie est partie. Mais par moments, je vomis encore et les symptômes réapparaissent. Pourquoi les symptômes réapparaissent-ils et comment dois-je les surmonter ? »

Le frère Nee donna la réponse suivante :

Concernant le sujet de la guérison, nous devons prêter attention à trois choses : 1) ne pas tenter Dieu, 2) ne pas accepter les symptômes et 3) croire que la grâce est suffisante.

Timothée avait un problème chronique à l’estomac. Paul lui conseilla de ne plus boire d’eau. En ce temps-là, les Juifs avaient des réservoirs sous leurs maisons pour stocker l’eau de pluie ou l’eau drainée à partir d’une autre source. Mais les bactéries se développaient dans cette eau et la polluaient. Aussi Paul conseilla-t-il à Timothée de boire un peu de vin (1 Tm 5.23). Le vin a un effet réchauffant et aide à la circulation sanguine. Paul avait le don de guérison et guérissait beaucoup de malades, mais il ne guérit pas Timothée de sa maladie. Timothée avait lui aussi des dons, et pourtant il ne parvint pas à guérir son mal d’estomac. Dieu ne lui avait adressé aucune parole spécifique. Timothée ne tint pas un langage du genre : « Peu importe que je boive de l’eau ou du vin. » Non ! Il aurait en cela tenté Dieu. Il ne devait pas boire de l’eau d’un réservoir en argile. Se fier à Dieu et tenter Dieu peuvent sembler être la même chose. Mais la différence réside dans le fait que l’on a ou non la parole de Dieu. En apparence, se lever et marcher avec la parole de Dieu n’est en rien différent de se lever et marcher sans elle. Pourtant, se lever et marcher sans la parole de Dieu, c’est tenter Dieu. Si je marche en supposant que Dieu peut me guérir, je Le tente. Toutefois, si Dieu m’a parlé, alors je ne dois plus me soucier des règles d’hygiène. Si Dieu ne m’a pas parlé, je ne devrais pas désobéir à la loi naturelle. Regardez l’homme qui avait la main sèche. Puisque le Seigneur lui donna une parole, il ne patienta pas jusqu’à ce que les symptômes changent pour croire qu’il était guéri. Il pouvait ignorer les symptômes. Le Seigneur lui dit d’étendre sa main, et il étendit simplement la main. La parole du Seigneur est digne de confiance, mais pas les symptômes. Le paralytique n’attendit pas de devenir plus fort avant de prendre son lit et de marcher. Le Seigneur lui ordonna de prendre son lit et de marcher, et il prit son lit et marcha. Quand vous avez la parole du Seigneur, vous n’avez plus besoin de vérifier votre pouls ou de voir si votre fièvre est partie. Si l’on n’a pas la parole de Dieu, on doit obéir aux règles d’hygiène. Mais si l’on a la parole de Dieu, on peut se permettre d’être extrémiste, sans avoir peur de rien.

Ensuite, Watchman Nee donna le témoignage suivant sur la manière dont il avait été sauvé :

J’étais malade. Alors un jour Dieu envoya Sa parole pour me guérir. Je savais seulement que je devais prêter attention à la parole de Dieu et non pas aux symptômes. Si Dieu dit que je suis guéri, c’est que Sa parole a arrêté la maladie. Si vous continuez à regarder à votre maladie, la parole de Dieu perd toute son efficacité. Je n’étais ni ravi lorsque ma fièvre baissait ni inquiet lorsqu’elle s’intensifiait. Mes yeux n’étaient pas posés sur ma fièvre, mais sur la parole de Dieu. Peu importe que la température fût basse ou élevée, peu importe que la quantité globulaire sanguine fût basse ou élevée, cela n’était pas le Seigneur. Seul le Seigneur est le Seigneur. Apprenez à faire fi de la température. Peu importe qu’elle soit basse ou élevée. Apprenez à avoir confiance en la parole de Dieu et non pas dans les symptômes. Seule la parole de Dieu est réelle, les symptômes sont faux. Quand Dieu déclare que c’est fini, c’est fini. Si vous vomissez du sang, il se peut que Dieu éprouve votre foi. Apprenez à vous fier à la parole de Dieu et non aux symptômes, et ils finiront par partir. Au début, je ne croyais pas que j’étais guéri, parce que je n’avais pas la parole de Dieu. Mais un jour, la parole de Dieu vint, et cependant mes symptômes étaient encore très graves. Mais je me levai et je dis : « Seigneur, réprimande les symptômes s’ils sont faux. » Une ou deux heures plus tard, la maladie était partie.

J’avais un problème de poumon, un problème de reins, un problème de foie et un problème de cœur. En 1923, j’eus une péritonite qui m’obligea à m’aliter pendant plus d’un mois. J’avais du mal à respirer. Ma fièvre était élevée et je souffrais énormément. Le frère Miao demanda à certains saints de venir prier pour moi. Quand ils priaient, je ne sentais rien. Cependant, quand une certaine sœur, Mademoiselle Barber, pria : « Personne dans la tombe ne peut Te louer. Si notre frère meurt, il ne pourra pas Te louer », mon cœur fut soulagé, même si ma fièvre était encore élevée et que j’avais encore des douleurs aiguës. Lorsque le jour parut, je me levai et marchai jusqu’à la Pagode Lo-hsing pour travailler à la mise en page pour la publication d’un numéro du magazine The Christian [Le Chrétien]. Si vous n’avez pas la parole de Dieu, vous devez prendre soin de votre corps. Mais si vous avez la parole de Dieu, vous devrez ignorer les symptômes et les considérer comme une tentation et un mensonge. Ne restez pas auprès des symptômes, éloignez-vous d’eux.

Certaines maladies sont guéries immédiatement, d’autres non. Un jour, je tombai malade et demandai au Seigneur de me guérir. Il me dit : « La guérison n’aura pas lieu rapidement, mais Ma grâce te suffit. » Ensuite, le Seigneur me montra quelque chose. Un bateau naviguant au milieu d’un courant d’eau était face à un gros rocher et ne pouvait pas passer. Le Seigneur me demanda : « Dois-Je enlever le rocher pour que tu puisses passer, ou dois-Je élever le niveau de l’eau afin que tu puisses passer au-dessus du rocher ? » Au même moment, je fus au clair concernant la volonté du Seigneur et je dis : « Seigneur, je ne demande pas que tu ôtes le problème, je demande une augmentation de Ta grâce. »

Il n’y a aucune maladie dans le monde qu’un chrétien ne puisse surmonter. Si vous avez la parole du Seigneur, ignorez les symptômes. Croyez que Dieu est fidèle. Soyez fortifiés en contactant la parole de Dieu, non pas en cherchant à voir les symptômes disparaître. De même, ne craignez pas que les symptômes soient un obstacle. Même si le rocher n’est pas enlevé, le niveau de l’eau augmentera, et même énormément. C’est notre chemin.

En résumé, il faut bien noter ces trois choses : 1) si vous agissez sans la parole de Dieu, vous tentez Dieu, 2) si vous avez la parole de Dieu, ne regardez pas aux symptômes et 3) si la parole de Dieu ne vous guérit pas immédiatement, alors Sa grâce vous suffira. Il n’a jamais voulu que nous soyons malades et manquions de la grâce suffisante. Paul avait une infirmité, et pourtant il travailla plus que tous les autres apôtres. La maladie n’arrête jamais l’œuvre. Apprenez à vous confier au Seigneur vrai et fidèle.

Un mois avant de prendre part à la formation de Kuling, je vomis des gorgées de sang et je dus séjourner dans un hôpital de Shanghai. Lorsque les vomissements prirent fin, je me rendis à Kuling. C’est pourquoi je posai la question concernant la reprise des symptômes après qu’on a été guéri d’une maladie. Dès que j’eus reçu l’aide et les conseils du frère Nee, le Seigneur me montra que dans cet univers, seules deux choses sont réelles : Dieu et Sa parole. Tout le reste est faux. Puisque j’avais la parole de Dieu, je fus guéri, et puisque j’étais guéri, il n’était plus nécessaire de me préoccuper des symptômes. Puisque la parole de Dieu était venue, tout symptôme était un mensonge. Je remercie le Seigneur de ce que depuis le mois de juin jusqu’à ce jour de 1991, durant quarante-trois ans, je n’ai plus jamais vomi de sang, pas même une trace. Les symptômes ont complètement fui. Loué soit le Seigneur !

Impressionné par Watchman Nee

Chaque fois qu’une question était posée à Watchman Nee, sa réponse était toujours pratique, pertinente, claire, pleine d’onction et remplie de lumière. Il avait une attitude très normale et ouverte et était d’un abord facile. Il détenait une grande capacité et un grand cœur. Dans le domaine spirituel, il était monté sur les hauteurs et avait touché les profondeurs. S’agissant du principe et du dessein de Dieu, sa compréhension et son expérience étaient très riches. Pourtant, il était souvent mal compris et calomnié, mais il n’essayait jamais de s’expliquer ni de se justifier. Lorsqu’il lui fut demandé un jour pourquoi il ne faisait pas l’effort de s’expliquer afin d’éviter les malentendus, il répondit : « Frères, si les gens nous font confiance, il n’est pas nécessaire de nous expliquer. Si les gens ne nous font pas confiance, il ne sert à rien de nous expliquer. » Non seulement il n’aimait pas s’expliquer ou se justifier quand il était l’objet de médisance, mais il ne voulait pas raisonner ni discuter même quand on le réprimandait en face.

Il minimisait l’importance des richesses. D’importantes sommes d’argent passaient entre ses mains à destination de l’avance de l’œuvre du Seigneur, et lui-même gagnait aussi beaucoup d’argent dans ses affaires. Cependant, alors qu’il recevait d’une main, il redistribuait de l’autre. Un jour, il dit : « Je crois que parmi les collaborateurs en Chine, je suis celui qui le plus souvent dépense le dernier dollar. » C’était sûrement le cas. Tout son entourage savait qu’il se trouvait souvent les mains vides, ne gardant rien pour lui-même. Toutefois, pour l’œuvre du Seigneur et pour le besoin de l’église, il donnait tout.

Dr. Chang Yu-lan

UN ASSOCIÉ PROCHE

Impression sur Watchman Nee

Watchman Nee arriva à Chungking le 6 mars 1945, et trois jours plus tard, il assista à un repas d’agape auquel il avait été convié par l’église à Chungking. Il séjourna chez moi pendant dix jours et nous continuâmes à nous voir pendant une année. Plus tard, il s’installa dans un endroit très proche appelé Petit Lung-Kan. Certains d’entre nous allaient le voir chez lui une ou deux fois par semaine pour la communion. Cela se poursuivit durant six mois. J’avais toujours des questions préparées et je les lui posais une à une. Ses réponses résolvaient beaucoup de problèmes. Il laissait toujours une douce impression, sans pourtant que l’on perde le sens du respect. Son attitude était douce et docile, et ses paroles étaient pleines d’onction. Les conversations avec lui ne transmettaient pas une impression de distance, mais plutôt de rafraîchissement et d’approvisionnement. Très fréquemment, sept ou huit frères et sœurs l’entouraient, parlant et posant des questions pendant des heures, mais il ne montrait jamais de signes de fatigue. On n’oubliait jamais l’impression laissée par ses paroles et son attitude.

Concernant son instruction spirituelle

Il nous parla de ses visites hebdomadaires chez Margaret Barber, pendant ses années où il était étudiant, au cours desquelles elle le réprimandait. Durant ces moments, lorsqu’il ne supportait aucun reproche, Mademoiselle Barber aimait lui poser des questions jusqu’à ce qu’elle trouve des fautes ; ensuite, elle le réprimandait. Il nous dit que grâce à ces reproches, il reçut une excellente instruction spirituelle.

Un jour, Watchman Nee fut réprimandé par un employé. Ce dernier pointa le doigt et frappa du poing, réprimandant Watchman Nee pendant presque quatre heures. À un moment donné, voyant que l’employé se montrait injuste, les personnes autour se sentirent obligées d’intervenir. Mais Watchman Nee resta calmement assis sur sa chaise, tenant un journal, sans changer d’expression, comme si rien ne s’était passé. Par moments, alors qu’il se faisait réprimander, il acquiesçait de la tête. Quand je voyais cela, je ne parvenais pas à comprendre. Maintenant, je sais qu’il considérait cela comme un acte disciplinaire de la main de Dieu et il se soumettait à cette circonstance permise par Dieu.

Souvent, Watchman Nee levait soudainement les yeux, regardait au ciel et disait : « Il est Dieu. » L’implication de ce geste était que chaque circonstance était sous l’arrangement souverain de Dieu et qu’il était prêt à l’accepter et à obéir.

Watchman Nee n’avait pas la réaction habituelle que l’on a envers ceux qui nous infligent des blessures. Il a dit un jour : « Les frères qui commettent des transgressions sont comme des petits enfants tombés dans un fossé rempli de boue. Leurs vêtements et leurs cheveux sont sales. Mais donnez-leur un bain, et ils redeviendront propres. À l’avenir, tous les frères et sœurs seront des pierres précieuses transparentes dans la Nouvelle Jérusalem. »

À Chungking, les frères l’invitèrent à prendre part à la table du Seigneur. Cependant, il ne voulut pas participer au pain et à la coupe. Il resta simplement assis, priant en silence. Il donna la raison suivante : « Le problème de l’église à Shanghai n’est pas encore résolu, par conséquent, je ne peux pas rompre le pain ici. » Je l’interrogeai pour savoir quand il reprendrait son ministère et il me répondit : « Il n’y a aucune possibilité. »

Au sujet de la direction du Seigneur pour l’œuvre, Watchman Nee était très exercé dans son discernement et prompt à prendre des décisions. En expliquant pourquoi il en était ainsi, il dit : « Si j’ai tort, le Seigneur utilisera le mur et l’âne pour m’arrêter, comme Il l’a fait avec Balaam. » Pareille attitude indique que Watchman Nee était quelqu’un qui obéissait toujours à la discipline du Saint-Esprit.

Concernant la vie chrétienne

À une occasion, Watchman Nee nous donna des instructions en disant : « Les chrétiens doivent échapper au système de la chrétienté. Il est plus important de sortir du système que de se focaliser sur la consécration. Il est inutile de se consacrer à l’intérieur du système. » Quand il lui fut demandé s’il était permis de jouer aux cartes tant qu’on ne parie pas d’argent, il répondit : « Pour le chrétien, il n’y a rien qui soit absolument bien ou absolument mauvais. Un acte qui peut paraître juste à une personne, pourrait sembler inacceptable à une autre. Ce qui est bon ou mauvais pour un chrétien dépend de la maturité de vie qu’il a atteinte. La maturité de vie se reflète dans la quantité de choses qu’il ne peut pas faire. »

Prière et communion avec le Seigneur

Watchman Nee priait lentement en laissant échapper à petits pas une ou deux paroles de sa bouche. Quand j’étais à Chungking, j’adoptai inconsciemment sa manière de prier. En priant de cette manière, je ressentais la présence du Seigneur qui demeurait avec moi. Chaque mot était dirigé vers le Seigneur et les paroles continuaient à jaillir de l’intérieur. Plus tard, un frère responsable me réprimanda et me dit que je ne devrais pas copier la manière de prier d’une autre personne, et je cessai alors de prier de cette façon. Toutefois, jusqu’à aujourd'hui, quand je prie en privé, je continue à prier de cette façon, déversant vers Dieu une ou deux paroles en même temps. En priant de cette manière, il est beaucoup plus facile de toucher l’onction.

Sur la manière de maintenir la communion avec le Seigneur, Watchman Nee utilisa l’exemple suivant : « Supposez qu’un train roule de Sichuan à Kunming. Il doit passer par de nombreux tunnels. Parfois il roule dans l’obscurité, parfois en plein jour. L’expérience de la communion d’un chrétien avec le Seigneur est comparable. Si l’on est dans l’obscurité, on doit d’abord confesser son péché. S’il n’y a aucun sentiment de péché, on doit exercer sa volonté pour poursuivre la communion. »

Maturité dans la vie

Sur la question de la maturation dans la vie, Watchman Nee dit ceci :

Il faut du temps pour que la vie parvienne à maturité. À part avoir une grosse tête, il n’est pas vraiment possible aux jeunes d’être mûrs. La maturité est liée à l’élargissement de la capacité. Vous devez permettre à Dieu de vous donner du temps pour souffrir au-delà de toute mesure ; ainsi, votre capacité sera élargie. Certains pourraient supporter la perte de cinq dollars, mais jamais la perte de cinq mille dollars. Certains pourraient pardonner aux autres deux ou trois fois, mais la cinquième fois pourra faire trembler leurs mains. C’est en mangeant que l’on découvre si un fruit est vert ou mûr. Les fruits verts ont un goût aigre et amer, ils sont coriaces et durs. Seuls les fruits mûrs sont sucrés et parfumés. Madame Guyon avait la saveur de la maturité. C’était une enseignante des personnes âgées et une amie des enfants. La vie chrétienne croît d’une manière naturelle. Il n’est pas question de la faire mûrir artificiellement comme on fait mûrir une banane par la chaleur douce. Le Fils de l’homme est venu mangeant et buvant. Pour certaines personnes, leur façon de manger et de boire montre leur vraie condition. La vie ne vient pas à la suite d’une culture spirituelle. Si vous avez l’Esprit, vous n’avez pas besoin de vous cultiver, et si vous n’avez pas l’Esprit, vous n’avez aucun moyen de vous cultiver. Les lys fleurissent et les plumes des oiseaux poussent de manière tout à fait spontanée. Ils n’ont pas besoin de cultiver ces caractéristiques. Cette culture ne peut produire qu’un « saint » selon le concept du monde, elle ne peut pas produire un vrai chrétien. Il est suffisant d’avoir le sceau de la croix du côté négatif. Il n’est pas nécessaire de s’efforcer de porter du fruit. L’effort ne peut que retarder la croissance dans la vie, il ne peut pas l’accélérer. Il est important que nous recevions l’arrangement de Dieu dans nos circonstances. Cet arrangement est la discipline qui vient du Saint-Esprit. Éviter l’arrangement de Dieu, ne serait-ce qu’une fois, c’est perdre l’occasion d’élargir notre capacité. Cela prolongera le temps requis pour que la vie mûrisse en nous et nous obligera à suivre une « leçon de rattrapage » pour atteindre la maturité. Un croyant ne peut jamais rester inchangé après être passé par la souffrance. Soit il verra sa capacité s’élargir, soit il s’endurcira. Pour cette raison, lorsque les croyants sont en souffrance, ils doivent prêter attention et voir que la maturité dans la vie est la somme totale de la réception de la discipline du Saint-Esprit. Il est possible de voir une personne qui a mûri dans la vie, mais il est impossible de voir la discipline cumulée du Saint-Esprit que cette personne a reçue secrètement jour après jour au fil des ans.

Quelques dictons spirituels

Watchman Nee dit un jour : « Plus bas nous posons un objet, plus il est en sécurité. Il est plus sûr de poser un verre sur le sol qu’en hauteur. » Cela veut dire que plus les ouvriers du Seigneur s’abaissent, plus cela est leur sécurité. À une autre occasion, il dit : « Si la croix n’est pas “hermétique”, elle sera emportée. » Cela signifie que lorsque vous portez la croix, vous devriez en garder le secret et ne pas le révéler aux autres. Dès que vous dites aux autres ce que vous endurez, la signification de la croix s’évanouit.

Un autre de ses dictons disait : « Certains qui tombent, tombent à l’étage supérieur, tandis que d’autres qui se tiennent debout, sont debout au rez-de-chaussée. Ceux qui sont au rez-de-chaussée ne devraient pas se moquer de ceux qui tombent alors qu’ils se trouvent à l’étage supérieur. »

Concernant la réprimande adressée à un frère, le frère Nee dit : « Il peut y avoir deux résultats : 1) la personne que vous réprimandez est restaurée, ou 2) elle s’endurcit. Pour savoir si votre réprimande est correcte ou non, observez la personne que vous avez réprimandée. Si elle rejette votre réprimande et qu’elle se retrouve dans l’obscurité, cela prouve que votre réprimande était justifiée. Mais si après avoir rejeté votre communion, cette personne continue à avoir de la communion avec le Seigneur, cela prouve que votre réprimande n’était pas justifiée. »

Il dit aussi un jour : « Si des mendiants dorment sous les combles et que vous les réveillez, donnez-leur un bon plat à manger, et ensuite prêchez-leur l’évangile. Assurément, vous toucherez l’onction intérieure. » Après mon arrivée à Taïwan, je rencontrai Soo-fu, le neveu de Watchman Nee. Il me dit que lorsqu’il était jeune, il vit son oncle rencontrer un groupe de coolies accroupis qui jouaient à un jeu de hasard. Watchman Nee se joignit à eux, bavardant et riant avec eux. Envers tous, il devenait réellement tout, afin d’en gagner quelques-uns.

Sa manière de vivre

En observant la manière de vivre de Watchman Nee, je pense qu’il apprit à vivre dans l’abondance comme dans le dénuement et que partout et dans tous les domaines, il apprit le secret. Quand il séjourna à Chungking, il vivait dans un petit appartement ne comportant qu’un lit et une table. Quand on allait le voir, l’escalier en bois tremblait et grinçait. Plus tard, lorsqu’il emménagea dans les bâtiments de sa propre usine, cela ne changea rien en lui, il garda la même attitude qu’auparavant. En ce qui concerne la nourriture, parfois il ne prenait que du pain et de l’eau, et à d’autres moments il aimait se régaler des bons plats des agapes. Dans tous les domaines relatifs à son existence, il semblait indifférent.

Elizabeth P. Rademacher

UNE MISSIONNAIRE OCCIDENTALE

Quarante-huit ans sont passés depuis que j’ai vu Watchman Nee pour la dernière fois. C’était en février 1943 et l’Amérique était en guerre contre le Japon. La plupart des étrangers qui vivaient dans les quartiers internationaux de Shanghai, en Chine, étaient placés sous juridiction japonaise. Le soir même où je fus internée en compagnie de nombreux autres Américains (mes collaborateurs étaient britanniques), par notre portail arriva Watchman Nee, sans être annoncé comme à son habitude lorsqu’il rendit visite aux quatre Occidentaux que nous étions. Après avoir partagé quelques rafraîchissements et nous être réjouis d’une douce communion, il me tendit une petite bouteille sans étiquette contenant des vitamines à très forte concentration produites dans les laboratoires CBC et portant l’instruction : « Prendre une demi-goutte par jour ». Quelle prévoyance et quelle prévenance envers une petite sœur sur le point d’être placée en détention pour une durée indéterminée !

Quand j’entendis pour la première fois le nom de Watchman Nee en 1934, je ne savais rien à son sujet. J’imaginais un homme âgé avec une grande barbe blanche ! Je ne pensais certainement pas qu’il n’était pas beaucoup plus âgé que moi, probablement dans la trentaine à l’époque. Plusieurs années plus tard, je le vis pour la première fois à Hardoon Road où, en compagnie d’un missionnaire plus âgé, je prenais quelquefois part à la table du Seigneur et à des réunions spéciales.

L’Esprit qui habite en nous

Au début de 1938, Watchman Nee mena une étude biblique avec l’église à Shanghai sur le Saint-Esprit. En raison de mon expérience pentecôtiste, j’étais quelque peu perplexe et désillusionnée. Je désirais entendre ce qu’il avait à dire, dans l’espoir de recevoir des réponses à plusieurs questions qui me troublaient. Par exemple, pourquoi y avait-il des incohérences dans la vie de tant de personnes qui prétendaient avoir reçu le déversement de l’Esprit avec des manifestations ? Où était la vie pieuse ? Pourquoi est-ce que je menais une vie de défaite ?

La parole que le Seigneur me donna par la bouche de Watchman Nee eut un impact considérable dans ma vie. Le soir où je l’entendis dire que Jésus était devenu l’Esprit pour habiter en nous, la lumière se leva en moi. Auparavant, le Seigneur avait semblé être si éloigné de moi, maintenant Il était devenu réel en moi. Cela résolut mon problème fondamental. Je pouvais désormais Le localiser au-dedans de moi. Plus tard je vis que l’œuvre du Saint-Esprit était double. Il y a l’aspect extérieur avec des dons et des manifestations, mais encore plus important, il y a l’aspect intérieur : le remplissage intérieur qui transforme les vies. Il utilisa une illustration utile qui produisit une impression indélébile : si un véhicule très chargé roule sans avoir suffisamment d’air dans les pneus, il est possible que le véhicule ait un accident. C’est une image très appropriée d’une personne qui expérimente plusieurs déversements de l’Esprit sans avoir une œuvre substantielle de l’Esprit à l’intérieur. Je remerciai le Seigneur de ce que je n’étais pas devenue une épave. Je compris alors pourquoi tant de personnes que j’avais connues dans le passé avaient fini par couvrir le nom du Seigneur de disgrâce.

Une autre fois, il donna son témoignage concernant la jeune fille qu’il avait aimée et qu’il avait ensuite quittée pour le Seigneur. Il cita Psaumes 73.25 : « Qui d’autre ai-je au ciel ? En dehors de toi, je n’ai aucun plaisir sur la terre », et il témoigna que ce verset était devenu sa réalité. Ce témoignage m’impressionna. Je n’avais jamais entendu ou rencontré quelqu’un qui pouvait honnêtement faire une telle déclaration.

Le royaume

L’étude biblique était terminée, mais le Seigneur n’en avait pas fini avec moi. Le dimanche soir avant le départ de Watchman Nee pour Hong Kong, puis l’Angleterre, nous nous retrouvâmes à six réunis autour d’une cheminée, dans la maison d’un couple missionnaire. Nous nous étions déjà réunis plusieurs fois auparavant de cette manière informelle. D’habitude, un grand nombre d’occidentaux se retrouvaient de la sorte, mangeant et communiant, écoutant attentivement le frère Nee alors que, dans un anglais parfait, il parlait du royaume ou répondait aux questions en rapport avec ses messages sur le Saint-Esprit. Une fois, j’eus en moi ce sentiment intérieur puissant : Dieu est ici en train de parler !

Cet épisode lui offrit la dernière occasion de partager son fardeau avant d’aller à l’étranger. Il commença ainsi : « Je veux dire quelque chose de plus sur le royaume. » Pendant qu’il parlait, il prononça les paroles suivantes : « Le Seigneur a besoin de messagers pour le royaume. » À ce moment même, quelque chose m’arriva et Watchman Nee, en ayant eu connaissance, dit : « N’ayez pas peur, Mademoiselle Peck. » Par la simple puissance des paroles du Seigneur, je fus changée en une autre personne. Loué soit le Seigneur pour un serviteur si fidèle, humble et accessible !

Autres souvenirs

Il y a également d’autres souvenirs de l’expression attentionnée et pratique d’une sollicitude affectueuse : le jour où Watchman et Madame Nee nous apportèrent une couette de soie rembourrée pour chacun des missionnaires que nous étions ; plusieurs invitations à partager des dîners délicieux avec des mets de Foochow ; la conversation autour d’une mauvaise décision que j’avais prise au sujet d’une situation donnée, et la réponse réconfortante que je reçus : « Parfois, même nos erreurs commises sont justes. »

Entre 1940 et le début de 1943, il y eut des changements dans la vie d’église. Des réunions de petits groupes furent mises sur pied dans divers quartiers de la ville pour la table du Seigneur et les réunions de prières. Watchman Nee servait habituellement le dimanche matin, le mercredi soir et parfois auprès des nouveaux croyants le vendredi soir, ainsi que lors des conférences spéciales. Je me souviens qu’il faisait souvent référence à Margaret E. Barber, par qui il avait reçu beaucoup d’aide au début de sa vie chrétienne.

Le ministère de la Parole transmettait la vie, et les nombreuses impressions qu’il nous a laissées sont si profondément implantées en nous qu’elles sont inoubliables. Citons, à titre d’exemple, son commentaire sur Romains 12.1-2 : « La volonté de Dieu n’est pas pour ceux qui ne sont pas consacrés. Il s’agit de savoir quelle sorte de personne je suis. Suis-je qualifié pour connaître Sa volonté ? Tout ce qui est bon n’est pas forcément la volonté de Dieu, mais la volonté de Dieu est toujours bonne. » Et cette parole adressée aux nouveaux croyants : « Le salut sans consécration ressemble à un chemin de fer qui n’a qu’un seul rail. Nous avons besoin des deux pour avancer sur la route spirituelle. » De même, cette parole à propos de Jean 14.6 : « Combien de vérités connaissez-vous qui vous ont affranchis ? La vérité est Christ, donc si la vérité n’est que “vérité” pour vous, elle est inefficace. »

Il donna un message sur la volonté de Dieu qui m’impressionna profondément. Il décrivait la volonté de Dieu depuis l’éternité passée jusqu’à l’éternité future. L’essence de ses paroles était la suivante : au commencement il n’y avait qu’une seule volonté, la volonté incontestée de Dieu. Ensuite, Satan tomba, et une deuxième volonté vit le jour dans l’univers : une volonté rebelle. Plus tard, Dieu créa l’homme avec sa propre volonté, capable de choisir d’être soit avec Dieu soit avec Satan. Dans l’éternité future, après que Satan aura été jeté dans l’étang de feu, il y aura à nouveau une seule volonté dans l’univers, mais elle ne sera pas comme celle qui était au commencement, car la volonté de Dieu et la volonté de l’homme seront parfaitement mélangées pour former une seule volonté.

Confiance en sa conduite

En 1942, le ministère de Watchman Nee cessa. Puisque nous n’étions pas toujours informés de ses mouvements ou de ses engagements à d’autres endroits, cela ne nous sembla pas étrange au début. Mais au fil du temps, bien qu’ignorante qu’il lui avait été interdit de servir à Hardoon Road, je commençai à percevoir l’émergence d’un courant sous-jacent. Le jour vint également où il fut demandé aux frères et sœurs occidentaux de ne pas assister aux réunions. Je ne savais pas si cela était dû à l’occupation japonaise et à la peur que nous soyons accusés d’espionnage. Nous étions toujours heureux de recevoir la visite inopinée du frère Nee durant ces jours. Comme à cette époque il était occupé par les laboratoires CBC, il nous fit visiter personnellement l’entreprise. Peu importe ce que les autres purent ressentir durant cette période où il « fabriquait des tentes », nous ne pouvions que faire confiance à sa conduite. Comment aurions-nous pu le juger ? C’était grâce à sa fidélité à suivre le Seigneur et à proclamer Sa parole que plusieurs d’entre nous avaient été amenés dans la vie d’église glorieuse.

Witness Lee

SON COLLABORATEUR

Impression des contacts avec Watchman Nee

Au cours des vingt-cinq années où j’ai connu Watchman Nee, de 1925 à 1950, j’ai été profondément impressionné par certains de ses traits distinctifs.

Absolu envers le Seigneur

Il aimait le Seigneur comme son premier amour. Pour lui, le Seigneur venait en premier à tous les égards. Il n’a jamais fait de compromis concernant l’intérêt du Seigneur et n’a jamais sacrifié une vérité pour des raisons de commodité. Il ne suivait pas non plus le Seigneur à moitié. Son engagement envers le Seigneur était absolu.

Bien équilibré

En matière de connaissance biblique et dans sa pratique de l’église, il était très équilibré. Il ne suivait aucun enseignement ni aucune pratique de manière déséquilibrée, comme le font tant de chrétiens dans les dénominations. Il comparait fréquemment un point de vue avec d’autres, afin d’éviter de tomber dans une position extrême. Dans sa vie chrétienne quotidienne, il pratiquait le même principe.

Tout-inclusif

En lisant de nombreux livres chrétiens classiques, il recueillit tous les points scripturaires positifs de beaucoup de groupes chrétiens différents, les rassemblant dans la pratique de la vie d’église. Il n’a jamais rejeté un point scripturaire positif simplement parce qu’il venait d’une mauvaise source. Il a même recueilli certains bons éléments en provenance du pentecôtisme extrême. De cette manière, il fut capable d’amener dans la pratique actuelle de l’église toutes les richesses transmises par Christ à Son Corps au cours des siècles passés. Grâce à lui, nous pouvons maintenant avoir part à toutes ces richesses au sein des églises locales, non d’une manière étroite ou sectaire, mais d’une manière tout-inclusive.

Il connaissait la Bible

De toute ma vie, je n’ai jamais rencontré personne qui connaissait la Bible aussi profondément que Watchman Nee. Il reçut une aide considérable de la part de nombreux auteurs chrétiens parmi les plus brillants des siècles passés, mais il se tint également sur leurs épaules, voyant plus de choses dans les Écritures qu’eux. Il connaissait non seulement la lettre de la Bible, mais aussi l’Esprit de la Bible. Il sonda les profondeurs et toucha l’Esprit des Écritures. Sa connaissance de la Bible était remplie de lumière et imprégnée de vie. Il n’avait pas simplement la vision objective des Écritures, il possédait aussi l’expérience subjective de la Parole de Dieu.

Il connaissait le Seigneur

Il était réellement un homme de Dieu, qui connaissait le Seigneur complètement. Il connaissait le Seigneur dans Ses actes aussi bien que dans Ses voies. Il connaissait le Seigneur non seulement selon Son amour, Sa miséricorde, Sa grâce, Sa justice et Sa sainteté, mais aussi d’après Son dessein éternel et Son économie présente. Il avait à la fois la connaissance complète et objective, ainsi que la réalisation vivante et subjective du Seigneur. Il connaissait le Seigneur tant au niveau personnel que dans l’église, Son Corps.

Il connaissait la vie

Il savait que le Seigneur en tant qu’Esprit qui donne la vie vivait dans son esprit, et il savait comment exercer son esprit. Il pratiquait le reniement de l’intelligence, de l’émotion et de la volonté de son âme, et il s’exerçait également à se conduire et à agir dans l’esprit. De cette manière, il vivait par le Seigneur comme sa vie. Il se souciait peu de l’œuvre ; il mettait toujours l’accent sur la vie plus que sur l’œuvre. Il disait sans cesse que l’œuvre devrait être le débordement du flot de la vie. Son ministère n’était pas un ministère de l’œuvre, mais un ministère de la vie, mené à bien par la vie. Il prêtait beaucoup plus attention à ce qu’il était qu’à ce qu’il faisait. Il était vraiment un homme de la vie.

Il connaissait l’église

Il vit clairement que l’église en tant que le Corps de Christ est l’expression de Christ et que Christ est sa vie et son contenu. Il vit aussi que l’église ne pouvait être pratique que grâce à la présence des églises locales. De plus, il vit que seules les églises dans les localités pouvaient accomplir le dessein éternel de Dieu, à savoir d’édifier l’église afin que les portes du séjour des morts ne prévalent pas contre elle. Il se rendait parfaitement compte que l’économie de Dieu vise aujourd’hui à recouvrer la vie d’église adéquate sur le terrain approprié. Il n’enseignait pas de simples doctrines au sujet de l’église. Il reçut une révélation complète du Nouveau Testament, non seulement en ce qui concerne le contenu et la réalité de l’église, mais aussi en ce qui concerne l’aspect pratique de l’église. Durant les années de son ministère, il mit l’accent non seulement sur l’expérience de Christ, mais aussi sur la pratique de la vie d’église. Sa vision n’était pas seulement Christ, mais Christ et l’église. Christ était sa vie, et l’église était son existence. Il souffrit pour l’église plus que pour Christ. Les persécutions qu’il connut de la part des dénominations venaient essentiellement de l’importance qu’il accordait à l’église. Il avait le fardeau de mener à bien sa vision concernant l’aspect pratique de la vie d’église. Il désirait voir une église locale dans chaque ville de Chine.

UN DON POUR CET ÂGE

J’estime que Watchman Nee est un don unique que la Tête a donné à Son Corps pour Son recouvrement dans l’âge actuel. Le fait qu’il soit un tel don produit en moi un grand respect. J’ai la pleine confiance et la complète assurance que c’était la volonté du Seigneur que je suive ce don pour l’intérêt du Seigneur dans le cadre de Son avance sur cette terre aujourd’hui. Je n’ai aucune honte à dire que j’ai suivi un homme, un homme qui était le don unique et celui qui avait vu les visions divines dans cet âge.

Je suis plus que reconnaissant au Seigneur que sitôt après mon salut, j’ai été amené dans une relation si bénéfique avec Watchman Nee et placé dans une relation plus proche avec lui relative à l’œuvre du recouvrement du Seigneur, et ce, au travers de tant d’évènements qui ont jalonné une période aussi longue. Il faudra toute l’éternité pour mesurer la vraie valeur des révélations concernant Christ, l’église, l’esprit et la vie que j’ai vues par l’intermédiaire de Watchman Nee, des infusions de vie que j’ai reçues de lui, ainsi que des choses concernant l’œuvre et l’église que j’ai apprises de lui.